Il y a plusieurs années de cela, quand j'’enseignais à l’'Ecole du dimanche, l’'une de nos leçons abordait l’'histoire de Jésus qui a lavé les pieds de ses disciples.

Les élèves se demandaient : « Pourquoi il a fait ça ? » Eh bien, il avait rendez-vous avec ses disciples pour un repas important, et ils avaient négligé de lui laver les pieds. A cette époque de sandales et de chemins de terre, cet acte d'’hospitalité était naturel. Les pieds pouvaient être couverts de poussière par temps sec, et pleins de boue par temps de pluie !

Après leur repas ensemble, Jésus s’est agenouillé devant ses élèves et s’est mis à leur laver les pieds. On peut imaginer leur gêne. C’'était leur Professeur, pas un serviteur, qui se livrait à ce devoir subalterne!

Quand Jésus a fini de laver, il a demandé, « Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez « Maître » et « Seigneur », et vous avez raison, car je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Je vous ai donné un exemple pour que vous agissiez comme je l’ai fait pour vous. Oui je vous le déclare, c‘est la vérité : un serviteur n’est pas plus grand que son maître et un envoyé n’est pas plus grand que celui qui l’envoie.  Maintenant vous savez cela ; vous serez heureux si vous le mettez en pratique. » (Jean 13 :12-17, la Bible en français courant)

Est-ce que nous comprenions ce que Jésus leur disait ?  J’ai décidé que nous pouvions essayer par nous-mêmes.  Le dimanche suivant, je suis arrivée en classe avec une grande bassine et une serviette.  Les élèves avaient les yeux comme des soucoupes. L’'une d'’entre eux a dit : « Pas mes pieds  à moi! » Elle a décidé, cependant, de nous accompagner dehors et d’'observer les événements.  Je leur ai lavé les pieds, et eux ont lavé les miens.

Mais, ils étaient quand même encore perplexes. Jésus a enseigné qu’on devrait suivre son exemple, mais on ne voyait pas beaucoup de lavage de pieds dans notre communauté ! Est-ce que nous devions le faire dès aujourd’'hui ? Si nous nous mettions à genoux et que nous commencions à laver les pieds de nos amis, ils nous prendraient pour des fous !

En fin de compte, nous sommes parvenus à la conclusion que l’exemple de Jésus était celui de l’'humilité. Peut-être qu'’il demandait que ses disciples voient tout le monde comme étant « libre de poussière ».  En d’'autres termes, nous devions comprendre que chacun d’entre nous est un enfant de Dieu.  Nous sommes égaux à Ses yeux. Après tout, chacun d’'entre nous marche sur la même terre, —chacun a la même relation avec Dieu—, et chacun de nous a le même besoin de Christ, l’'esprit de Dieu.

Donc, j'’ai lavé les pieds de mon mari. Je lui ai simplement demandé la permission et il a dit oui. Tout d'’abord il a pensé que j’'avais perdu la tête ! Puis il l’a adoré. Ce qu’il ignorait peut-être, c’est que déjà depuis très très longtemps je le vois comme étant « libre de poussière ». Le bain de pieds était seulement une autre façon de dire « Je sais qui tu es, et je t’'aime. »

Kay Olson est practicienne et professeur de la Science Chrétienne.

Une lectrice de ce blog (qui est en même temps une patiente) désirant garder l’anonymat m’encourage depuis quelque temps à écrire un post sur l’importance de s’aimer soi-même.  Il y a quelques jours, elle m’a envoyé un e-mail m’expliquant combien ce concept avait été important pour elle pendant une période récente. Je lui ai demandé si elle était d’accord pour que je partage ses pensées dans ce blog.  Sa réponse : « Bien entendu ». Alors allons-y !

Extrait d’un e-mail :

L’injonction « Aime ton prochain comme toi-même » me vient à l’esprit avec insistance depuis quelques jours, et j’y réfléchis beaucoup.

Je pense que  nous n’aurions pas trop de mal—du moins dans la plupart des cas—à au moins bien aimer notre prochain. Peut-être pas aimer, mais bien aimer. Mais nous-mêmes ? Nous aimer nous-mêmes ? Rien à faire !

Un jour j’ai demandé à une amie très chère si elle s’aimait, et après un instant de réflexion, elle m’a regardée droit dans les yeux et a dit, « Je ne sais même pas ce que cela veut dire. » Or cette personne était l’amour même, allait à l’église, était d’une générosité sans limite, consacrant tout son temps à aider les autres. Et tout le monde l’aimait. Comment était-ce possible qu’elle ne sache pas ce que s’aimer soi-même voulait dire ? Je pense que beaucoup de gens auraient un  mouvement d’horreur  si l’on leur posait la même question. Et cependant, à travers toute la Bible le sujet est le grand amour de Dieu pour nous.

Alors, je me demandais, qu’est-ce qui a mal tourné ?

Dans la Bible on parle beaucoup d’abnégation, de sacrifice de soi, et d’amour détaché de soi-même. Et aussi, du péché originel. Et pour moi, c’est cette notion que nous sommes à la base des pécheurs  sans valeur, donc indignes d’amour, qui semble avoir pris le dessus.

Alors l’idée de s’aimer soi-même a été peu à peu déformée jusqu’à devenir hors sujet ; au fil du temps,  elle semble avoir été transformée en préoccupation égoïste de soi, de ses problèmes et de ses petits plaisirs. En tout cas quelque chose à rejeter totalement par quiconque cherche son salut.  Et finalement, négliger de s’aimer a fini par entraîner la conséquence naturelle : la haine de soi.

Je pense que nous nous trompons d’idée concernant l’amour et l’Amour. Et c’est une meilleure compréhension de l’Amour comme Principe immuable, nous apprenant à nous aimer nous-mêmes, qui fait que la Science Chrétienne est révolutionnaire.

Dans Rétrospection et Introspection, Mary Baker Eddy écrit, « Est-ce que tu ne te connais pas encore ? Alors, sois présenté à toi-même. ‘Connais-toi toi-même !’ »

Au long de ces derniers jours, quand vous travailliez pour moi, j’ai commencé à comprendre que me connaître était lié au fait de m’aimer. C’est-à-dire, afin de m’aimer, et aimer mon véritable « moi », je dois me voir comme l’Amour me voit. Et « l’amour est patient, l’amour est doux. »

Alors, une guérison a eu lieu. J’arrive à comprendre que puisque Dieu dit que je suis aimée et aimable, c’est dit et fait et ne peut être contredit. Je peux céder, accepter, briser ma propre résistance. Comprendre  cela a renversé tout le négatif qu’on m’avait dit—et que j’avais cru vrai--à mon sujet depuis mon enfance.  Et la colère sans fondement qui me rongeait depuis plusieurs mois s’est simplement dissoute. Je suis devenue plus patiente et douce. J’ai complètement cessé de me démolir à tout propos et hors de propos. Et j’ai décidé d’aimer quoi qu’il arrive.  Moi. Les autres. Avec un amour souvent exprimé simplement par un sourire, ou même rien qu’un regard aimable. Et en retour j’ai reçu tant de bénédictions.