Il y a bien des années de ça, une amie et guérisseuse chrétienne m’a dit qu’elle n’avait jamais lu un article sur la guérison après une déception dévastatrice. Elle pensait que je devrais en écrire un. Ce qu’il y a de curieux, c’est que souvent elle me disait cela alors que moi-même j’étais dans le désespoir, inconsolable, avec l’impression qu’on me déniait quelque chose que je désirais si terriblement. Je ne me sentais jamais qualifiée pour donner une réponse qui pouvait guérir. Mais maintenant, à 3h20 du matin, au mois d’octobre, ça y est. Alors voici cet article. Depuis toujours je désirais profondément trouver et remplir mon unique place. La vie, pour moi, a été une aventure consistant à découvrir mon rôle et mes talents, et à en faire bon usage. Cette recherche a ouvert d’étonnantes et merveilleuses portes. Elle m’a conduite aussi devant quelques portes fermées, ce que j’ai eu du mal à dépasser. La satisfaction exaltante de ma vie a été parfois fracassée par des déceptions écrasantes lorsque certaines occasions auxquelles je croyais avoir droit ne se produisaient pas là, au moment précis où je les attendais ou les désirais. J’ai appris que chacun de nous a vraiment un rôle, une place indispensable, une mission particulière dans le temps et dans l’éternité. Du point de vue temporel, je veux dire que nul ne peut remplacer aucun d’entre nous dans l’unique chemin qui nous conduit à céder au progrès et au bien divin que nous pouvons appeler l’expérience humaine. De la perspective de l’éternité, pas une seule idée de Dieu ne saurait être poussée, tirée ou détournée de sa course unique et essentielle comme reflet du Dieu Tout-Puissant. Mary Baker Eddy, fondateur de la Science Chrétienne, a écrit, « Personne ne peut prendre la place individuelle de la Vierge Marie. Personne ne peut mesurer ou accomplir la mission individuelle de Jésus de Nazareth. Personne ne peut prendre la place de l’auteur de Science et Santé, le Découvreur et le Fondateur de la Science Chrétienne. Chaque individu doit remplir sa propre place dans le temps et dans l’éternité. » (Rétrospection et Introspection, 70) J’ai appris une ou deux choses à propos de ma place quand j’ai postulé pour être professeur de la Science Chrétienne. Le Manuel de l’Eglise Mère—un document qui prévoit les positions et les rôles qui soutiennent la pratique de guérison de la Science Chrétienne partout dans le monde—invite tous ceux qui sont qualifiés grâce à leur pratique loyale de guérison, à postuler pour ce qu’on appelle la classe Normale. La classe est une formation intensive qui a lieu une fois tous les trois ans pour un nombre restreint d’élèves choisis parmi beaucoup de candidats qualifiés. Tôt dans ma pratique, je sentais que Dieu m’appelait à ce travail d’enseignement, alors j’ai envoyé une lettre de candidature. Je me souviens encore d’être allée retrouver mon mari (mon premier soutien/défenseur) qui était en train de travailler dans le poulailler. Je tenais en main la lettre de refus la plus aimante et tendre qui soit. En me voyant il croyait que quelqu’un était mort. J’étais ravagée, détruite, en pleurs, inconsolable. Ce n’est pas que dans le passé on ne m’avait jamais refusé quelque chose que je désirais. C’est que jamais de ma vie dans le passé je n’avais autant désiré faire quelque chose. J’adorais la pratique de la Science Chrétienne. Je voyais que c’était ma mission de la pratiquer et de l’enseigner. Comment se pouvait-il que la réponse fût : « pas maintenant » ? Je croyais à une erreur. Alors durant les mois restant avant la classe, j’ai attendu qu’une deuxième missive arrive dans le courrier m’informant qu’une erreur avait été découverte et que j’étais la bienvenue dans la classe. Cet appel n’est jamais venu. Durant les deux années suivantes d’autres portes merveilleuses se sont ouvertes devant moi. J’ai jeté toute mon énergie dans l’étude de la Bible et du livre d’étude qui développe notre pratique de la guérison, Science et Santé avec la Clef des Ecritures par Mary Baker Eddy. J’ai trouvé un dérivatif à mon désir d’enseigner en acceptant la nomination au poste de professeur de l’Ecole du dimanche pour une grande classe très active de jeunes dans mon église. Le home de ma communauté m’a demandé de venir chez eux pour partager l’inspiration de mon étude, ce qui m’a ouvert la voie à une invitation à devenir conférencière de la Science Chrétienne. Quand l’heure est revenue une fois de plus de postuler pour la classe Normale, j’ai senti l’impulsion d’envoyer ma candidature. Je savais que c’était mon tour pour cette classe-ci. Encore une fois, après tout le processus long et approfondi, j’ai reçu une lettre me disant « pas cette fois-ci. » Si je croyais que le premier refus était dur, celui-ci me semblait encore pire. A mon insu, ma deuxième candidature était devenue une sorte de test décisive de l’approbation d’autrui. « Et maintenant, suis-je assez capable ? » était une question latente, qui minait et empoisonnait ma pensée. Notre expérience nous apprend que, si déjà la tristesse et la déception ne sont pas très jolies, si vous ajoutez la colère au mélange, le ressenti est infiniment pire. Et j’étais en colère—contre Dieu parce qu’Il me mettait cette occasion sous le nez et ne me permettait pas d’y accéder. (Oh, comme je souffrais d’un concept pitoyable et limité de l’Amour qui est le vrai Dieu !) J’étais en colère contre ceux qui avaient pris tant de peine dans leur travail avec moi durant le processus de candidature. Pourquoi est-ce qu’ils m’avaient donné l’impression d’être appréciée et digne de considération alors que le plan était de me dénier ce que je désirais faire ? J’étais en colère contre moi-même. Pour qui je me prenais, à demander à pouvoir enseigner ? Pourquoi je m’infligeais tout cela, connaissant les risques et sachant combien le rejet m’était dur à supporter ? Afin d’émerger de la profonde dépression qui s’était emparée de moi à la suite de cette déception, il me fallait me débarrasser de la colère. Ce n’était pas l’affaire d’un instant ; j’avais développé un certain nombre de bonnes habitudes et j’ai continué avec persistance à prier journellement pour moi-même pour être gardée du péché ; à croître dans ma compréhension de la vraie nature de Dieu et de l’homme par mon étude régulière de la Bible et de Science et Santé; à servir à l’église dans les rôles qui m’étaient offerts ; à développer ma pratique de la guérison chrétienne pour les autres. La colère et la déception ont été remplacées par la croissance spirituelle. Emergeant des cendres de la deuxième déception, une occasion nouvelle s’est présentée—prononcer l’allocation pour la réunion annuelle d’une Association d’Elèves dont le professeur était décédé. J’ai aimé l’occasion d’enseigner inhérente à cette invitation. Cela confirmait tout ce que je désirais tant faire. C’était un grand plaisir—et un gros travail. Après cette première invitation, d’autres ont rapidement suivi. Les occasions de travailler avec des Associations d’Elèves ont commencé à remplir mon agenda pour des années d’avance. Mais si satisfaisant que fût tout cela, mon œil était toujours fixé sur cette classe Normale. Sûrement, CELLE- CI était pour moi. Alors quand c’était le moment j’ai de nouveau postulé. Cette fois-ci ma candidature a suscité peu d’intérêt. Le processus semblait moins complexe. J’ai supposé que cela signifiait que ça passerait comme une lettre à la poste. (Toujours la pensée positive !) Je me disais que Dieu savait que, maintenant, j’étais prête. Et je pense vraiment l’avoir été, mais je ne devais pas faire partie de cette classe. Mon mari est décédé subitement deux mois avant le début de la classe. A peu près au même moment, j’ai reçu la même lettre. J’ai été déçue de ne pas être invitée, mais j’étais si occupée à gérer les émotions du décès de mon mari, sans parler des détails de la vie quotidienne qui requéraient mon attention, qu’un choc de plus de ne pas être invitée à la classe Normal ne semblait rien d’autre que cela—un choc de plus. Trois ans plus tard, de nouveau j’ai postulé. Tout ce que je peux dire à propos de cette candidature, c’est que ma perspective était bien plus humble que pour les trois précédentes. J’élevais seul ma fille adolescente. J’ai postulé parce que j’y consentais, et que je me sentais toujours appelée à enseigner. Mais mon objectif principal était surtout orienté sur mon rôle de mère. J’étais d’accord pour enseigner, mais l’urgence et la pression n’étaient plus là. Alors, bien que déçue de ne pas faire partie de la classe cette année-là—oui, la réponse était encore non—je n’ai pas été autrement surprise. J’avais le sentiment que quelque chose de bien m’attendait. J’avais espéré que ce serait l’enseignement, mais je n’utilisais plus le processus de candidature comme un test pour déterminer ma valeur. Je me savais aimée et appréciée par Dieu et par d’autres. Je m’aimais et étais consciente de ma valeur. Maintenant j’étais ouverte à des possibilités nouvelles quelle qu’en soit la forme. Je ressentais la direction et la protection de Dieu en avançant dans ma vie. Le mois suivant cette classe Normale une amie m’a invitée à faire un voyage à Paris et tout a changé pour moi. Au cours des trois années suivantes, il y a eu beaucoup de développements inédits et inattendus. J’ai épousé un Français. Je me suis installée en France ; j’apprenais une nouvelle langue. Quand le moment des candidatures était venu de nouveau, en toute honnêteté je ne me sentais pas appelée, par conséquent je n’ai pas postulé. Je voulais bien enseigner—le désir était toujours fort—mais étant donné mes circonstances, je ne voyais pas comment ce serait possible. Si je devenais professeur en France, mes compétences linguistiques ne seraient pas à la hauteur de la tâche. Alors, pour la première fois en douze ans, je n’ai pas envoyé de candidature. Puis au bout de trois années, je l’ai fait, et j’ai été acceptée dans la classe Normale à la suite de quoi je suis devenue professeur de Science Chrétienne. Aujourd’hui, toute la longue histoire semble comme un rêve. J’ai des souvenirs de la déception et du sentiment d’être bloquée, mais l’anxiété a été complètement remplacée par une vue d’ensemble de développement continue et de progrès qui sont réellement la définition de ces années. Au moment de la première, deuxième, troisième et quatrième candidatures—et surtout de celle que j’ai sautée—je n’aurais jamais pu prévoir que ma place pour accomplir le profond désir d’enseigner allait englober un pays étranger et une autre langue. Je ne suis pas le même professeur que j’aurais pu être en d’autres circonstances. Et maintenant je ne voudrais pas qu’il en fût autrement. Une grande leçon pour moi a été de comprendre que notre vraie place n’est pas une destination. C’est notre place dans l’infinité. Nous ne sommes pas en route vers cette place. Elle est comprise dans notre identité même comme le reflet présent et opérationnel de Dieu. Tout ce qui se développe en moi pour que je puisse faire maintenant tout ce que je fais, a toujours été à moi, en moi, avec moi. L’intuition a discerné la capacité d’enseigner. Désirer profondément et nourrir ma spiritualité par la prière et l’étude ont effacé toute trace de déception et son corollaire, l’ambition personnelle ; la voie a été ouverte vers la révélation, une à une, des qualités divines de patience, persistance, concentration, foi sans faille, énergie spirituelle, renouveau, résilience, estime de soi, confiance, obéissance, et humilité qui sont inhérentes en chaque enfant de Dieu, et essentielles à l’expression du rôle unique de chacun dans l’univers. En fin de compte, personne ne ratera le coche. Notre place est intégrée en nous tous. Et tandis que sa découverte en nous peut avoir l’air de prendre du temps, cela ne dérive que d’une perspective humaine du déroulement du bien. Je pense que cette perspective humaine est ce à quoi Mary Baker Eddy faisait allusion en donnant ce sage conseil : « Nous devons renoncer avec bonne grâce à ce qui nous est refusé et aller de l’avant avec ce que nous sommes, car nous ne pouvons faire plus que ce que nous sommes ni comprendre ce qui ne mûrit pas en nous. Faire du bien à tous parce que nous aimons tout le monde et utiliser au service de Dieu l’unique talent que nous avons tous, c’est notre seul moyen d’ajouter à ce talent et le meilleur moyen d’imposer silence à un profond mécontentement à l’égard de nos défauts. » Mais portant son regard au-delà de l’humain au fait divin et présent de notre place dans le temps et l’éternité, elle a continué, « On apprend enfin que la Science Chrétienne n’est pas un misérable tour de passe-passe idéal, en fonction duquel nous, pauvres mortels, nous nous attendons à vivre et à mourir, mais une profonde et fraîche inspiration d’origine divine, par laquelle l’homme vit, se meut, et revêt un être immortel. » (Première Eglise du Christ, Scientiste et Miscellanées, 195)
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Droits d'Auteur 2011-2024. Tous les droits sont réservés. Michelle Boccanfuso Nanouche, CSB (Pages mises à jour le 28 octobre, 2024)
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